Le tour de Ré, merci à l'ASCR pour ce super week-end
(infographie ASCR)
Le premier plaisir est de retrouver les pôtes dès le vendredi soir, après le montage des bateaux, on profite ensemble des moules, du vin blanc de Ré et d'une belle soirée de Juin sur Saint-Jean
d'Acre, ça rigole, ça chambre on échange les derniers potins. Antoine, mon barreur, très motivé, va au dodo dès 10 heures. Moi un peu plus tard, après une belle vautre sur les algues de la cale, en
essayant de faire pipi dans l'eau.
70 catamarans, 23 F18, une météo clémente maxi 12 knot prévu, le Mattia réglé très power sur les conseils de Sylvain, sortie du chenal en guise d'échauffement, on attends un peu et c'est le départ
pour le tour de Ré avec arrêt bivouac à la Couarde. Vu le parcours et le vent c'est 20 miles sur le fond au près (plus de 45 sur l'eau) et une petite descente jusqu'à la Couarde. Du raid du
vrai.
Départ un peu foiré dans du mou, Antoine barre et écoute, je tactique et règle l'assiette. Nous jouons avec courant effet de côte et guettons le refus, jolie bataille au près d'une quinzaine de
canots, des moments on est 3-4, d'autres 12-15, faut rester concentré. On passe 7ème scratch sous le pont de Ré, devant il y a 2 classe A (ça va très vite au près) et quatre F18. Déjà un écart
copieux avec une partie de la flotte: 15-20 minutes au bout d'une heure de course.
La vie est belle, ça rigole
photo: Dave Fletcher
On se jette à la côte de Ré, le vent monte doucement 10-12 knot, simple trapèze, double trapèze, cuningham, bataille avec le 1588 (Béatrice A et Eric B), je régule comme un âne, le mât sur l'avant
c'est top mais dur pour le pépère. William, Jean-Christophe sur Tornado nous passent propre. Le vent monte encore d'un cran 15 knot, les vagues se creusent, c'est le baptême du riding sauvage en
F18 pour Antoine (13 ans), là il me bluffe surmonte son appréhension, encaisse mes beuglante lorsque cela va pas assez vite et assure comme un fou.
Aux Ilates (repère 3), je suis mort, le Tiger 1588 (vu le palmarès à bord on est fier de ce combat) nous passe ainsi que Michaud-Pelletier (vive les gros !) sur le B1, on est 10 scratch et 6 en
F18. On s'accroche on se bat, c'est dur. En fait on avance plus une rame et nous perdons 5-6 places de plus avant le haut de l'île, qui est très loin... 23 knot de vent et des creux de 2,5 mètres
ont été enregistrés.
J'ai bloqué mon trapèze trop bas, donc je me fais régulièrement faucher, à un moment mon poignet est coincé par la cadène, je tiens l'écoute et tout mon corps est traîné, je me dis que mon bras va
casser, je réussis à remonter. Antoine gère les vagues, les rizes et le bateaux qui décollent jusqu'au dérives. Bien p'tit gars, ton papa est fier de toi.
Le cunni tellement blindé que le mat tourne plus, 1/3 de la voile déventé, on arrête pas de monter aux arbres avec le chariot ouvert mais pas trop, pour patater les vagues. En fait le réglage de
base du bateau n'aide pas à tenir dans ces conditions.
L'arrivée aux Baleineaux est un effort de volonté, on serre les dents, faut que je refasse du sport. Au moins on n'a pas froid. Et avec Antoine,on se moque de la prévi. météo qui annonçait 2
fois moins d'air. La plaisanterie dure depuis une grosse paire d'heures.
Aux Baleineaux, le zodiac pointeur nous annonce que la course est annulée. Déconcentration une abattée mal maîtrisée et beau vol (selon Nicolas et François revenu sur nous). Le plus dur pour ma
pomme est de remonter sur la canot avant de le ressaler, le courant me traîne et je m'arrache. Ressaler est facile avec les vagues, Antoine à califourchon sur la coque dans l'eau remonte sans
peine, il place le bateau face au vent, je m'aide avec le trapèze.
Là on se dit qu'on en a ch... et qu'on mérite de se finir le tour, pépère je prends la barre, on boit, on mange, débridé sur l'extrémité de l'île, jolis surfs mais c'est moins le combat que le près
interminable. Envoi du spi et on glisse paisible. Devant la Couarde, l'organisation nous dit que les 25 canots qui ont réussis à fair le tour bivouaquent là, le plus gros de la flotte est à Trousse
Chemise, près d'Ars de l'autre côté de l'île, certains sont même à la Rochelle. Ils nous rejoignent en voiture pour une belle soirée.
Chacun à mille anecdotes, de la casse, du dessalage, beaucoup de fatigue mais surtout du plaisir. D'avoir navigué et de se retrouver. Dodo tôt pour les compétiteurs, ceux qui font la fête ne gênent
guère les ronfleurs et les péteurs (super les mojhettes). Après du vent sur l'eau des vents sous la tentes, joli concert. Finalement un classement est retenu selon l'ordre de passage des Ilates
pour les F18 et les 104 en temps réèl. Un peu triste pour les INC qui ne valident rien ce samedi. Reste une énorme journée de cata, de celle qui nous rappellent pourquoi ce sport est unique.
Le lendemain, petit dèj, une course, hors classement, de ralliement à la bouée des Chavauds (je sais maintenant que c'est pas le phare du même nom...). Puis une course de Marie Jeanne à Saint-Jean
d'Acre.
Départ de furieux sous spi pour certains un peu sous le travers, babord àla bouée, tout le monde sauf Nicolas et François qui, tribord, jouent les troubles fête, c'est chaud, ça beugle (pas moi ici
!) et ça passe.
A donf sous spi près du travers dans 10-12 knot de vent on est dans les 10. Avec mes 97 kg au trap. Antoine joue du chariot et régule, on est bien on va vite. Tout le monde fait fumer les étraves
et s'éclate sur ce bord de pur fun.
L'arrivée à la bouée ouest Minimes est merdique, je braille pour essayer vainement de faire plier les babords bien compacts, un "ta gueule" retentissant m'aide à me reconcentrer, bloqués on perd
une dizaine de places.
Gasped. Le vent est tombé. Ne rien lâcher de plus.
50 mètres plus loin, je vois une ouverture on vire et sur une jolie rize on remonte 8-10 places avec une belle ado. Le toucher de barre d'Antoine dans la molle est excellent.
L'arrivée dans le chenal est tactique, les Partouche-boy renvoi et nous inflige un tribord à 20 mètres de l'arrivée. Mauvaise coordination, on vire, je crois que passer dessous auraît été
judicieux, Arthur et Nicolas nous passent là ainsi qu'un Mattia Flash. Rageant mais pas grave: belle course. On est 7-8 scratch de cette seconde course.
Classement du raidF18:
1- Julien et Dimitri Neau (HC Tiger)
2- Julien Pulve et Guillaume Sangiardi (Mattia F18)
3- Yvan Bourgnon et Djamila Houdet (Nacra Infusion F18)
4- Antoine et son papa (Mattia F18)
5-Vincent Michaux et Arnaud Pelletier (Cirrus B1)
6-François Dubourg et Pascal Guengant (Nacra Infusion F18)
7-Nicolas Berndt et Arthur Le Vaillant (Capricorn)
tous les classements
ici
Début dela remontée de Ré, 12 knot, on est 7 scratch, Antoine gère le monstre
photo: Dave Fletcher
Fatigué, heureux, merci à l'ASCR, au comité de course, on a vécu à fond, avec mon fiston, un chouette truc dont les pasta finales et une remise de lot impressionnante.
lien sur les photos de Dave Fletcher elles sont très sympas :
ici